Rencontre avec Chantal Vincent, l’architecte-urbaniste du projet Sacré-Français
Établir un projet de construction sur un terril est toujours un challenge. Le relief demande une attention particulière, les sols doivent être analysés, les constructions ne peuvent pas s’imaginer n’importe comment. Construire sur un terril, c’est connecter beaucoup d’acteurs qui viendront tous mettre leur pierre à l’édifice.
Parmi eux, Chantal Vincent, architecte-urbaniste pour le bureau Dessin et Construction. Principalement active sur des projets comportant trois dimensions (architecture, urbanisme, ingénierie), elle a réalisé les «Master plans» du site Sacré-Français. Et grâce à elle, on en apprend davantage sur les coulisses du projet. Rencontre.
Chantal Vincent, pourriez-vous nous expliquer comment s’est passée votre rencontre avec Valimo ?
C’est Valimo qui m’a contactée. Au départ, le projet du Sacré-Français s’inscrivait dans le cadre du concours du Quartier Nouveau lancé par la Région Wallonne. Valimo cherchait des professionnels pour réfléchir à la question de l’aménagement de ce terril et notre vision les a intéressés ! Bien que le projet ait dû évoluer en fonction de certaines contraintes et de nouvelles données, notre idée de départ est restée plus ou moins intacte !
Selon vous, en quoi le projet est-il intéressant ?
D’abord, la question de la valorisation des terrils à Charleroi est très importante. On en compte énormément et, malheureusement, pour l’instant, beaucoup sont laissés à l’abandon… Pourtant, la ville souffre d’un manque d’espaces verts. Le site du Sacré-Français peut apporter une réponse à ce problème : en plus d’être ouvert et non boisé, il est tout proche du centre.
Ensuite, le projet en lui-même représente un véritable challenge. Comment gérer au mieux ce terril ? Il faut l’urbaniser, certes, mais tout en apportant une contribution à la communauté. Urbaniser un terril pour le simple fait de l’urbaniser ne sert à rien. Auprès de Valimo, nous avons réellement trouvé une réponse positive à ce challenge : eux non plus ne souhaitent pas une exploitation maximale du site. L’objectif est d’atteindre un véritable Win-Win entre Valimo et la ville, et je pense que nous sommes en bonne voie !
Outre ce challenge, avez-vous rencontré des difficultés particulières à la réalisation du « Master plan » du Sacré-Français ?
Le marché immobilier à Charleroi est compliqué et le terril doit être équipé avant de pouvoir y recevoir la moindre construction. Mais je ne parlerais pas de « difficultés », plutôt d’ « opportunités ». Car il est clair que la réalisation d’un projet comme le Sacré-Français pourrait véritablement donner un coup de boost à la ville en amenant de la nouveauté. L’offre est différente de tout ce qui se fait à Charleroi pour l’instant car nous cherchons à offrir un panel de typologies d’habitat. De la maison unifamiliale classique à l’appartement en passant par l’habitat partagé, le Sacré-Français sera le lieu où tout le monde pourra se retrouver peu importe sa recherche immobilière. Je sais également que Valimo met tout en œuvre pour offrir aux acquéreurs des solutions idéales selon leur situation (un système de location-vente, par exemple, pour permettre un accès progressif à la propriété, des réductions de la taxation sur le logement, etc.).
Finalement, qu’est-ce qu’un projet comme celui-là pourrait apporter comme plus-value à la ville de Charleroi ?
Le site est très particulier. On est en bordure de la petite ceinture et tout est accessible à pied ou en transport en commun. On profite donc de toutes les facilités d’un centre-ville mais dans un cadre exceptionnel : le Sacré-Français, c’est être en pleine ville hors de la ville !